Réunis ce jour, pour le 80ème anniversaire de la libération de Paris, en hommage aux agents de l’APHP morts dans l’exercice de leurs fonctions et engagés dans la résistance pour la libération de notre pays la France, nous voulons au nom de l’USAP CGT porter notre message « ne jamais oublier ».
Il y a 80 ans, le personnel de l’Assistance Publique libérait le siège de notre Administration Centrale alors occupé par les forces nazies et leurs collaborateurs.
Devant ce monument aux morts, nous rendons hommage à toutes ces femmes et ces hommes qui ont fait le choix de ne pas laisser notre pays et sa capitale aux mains du fascisme et des collaborateurs fascistes de Vichy.
Souvenons-nous de ces femmes et ces hommes qui, par leur engagement au sein de la résistance française, ont permis que vive la France Libre.
Nous pensons aujourd’hui à nos glorieux aînés qui décidèrent dès l’été 1940 de s’engager dans le combat contre l’occupation allemande, diffusant les journaux, tracts ou peignant sur les murs des slogans hostiles à l’ennemi, portant des messages de raison appelant à la PAIX.
Toutes et tous rentraient alors dans l’histoire de la Résistance du pays, toutes et tous au nom d’un idéal qui guidait leurs actions.
Pourtant les risques étaient grands, le danger permanent de se faire arrêter et fusiller, obligeant les résistants à agir dans la clandestinité.
Nous sommes là, réunis, pour leur rendre hommage parce qu’elles et ils décidèrent de se battre pour que notre pays retrouve sa liberté et que cesse la barbarie nazie par tous les moyens.
Nombreux sont tombés.
Jean Pierre TIMBAUD, Jean POULMARC’H, Guy MOQUET tous exécutés à Châteaubriant, ou encore aux 23 membres du Groupe MANOUCHIAN, nos 38 collègues morts fusillés par les nazis, sans oublier Corentin CELTON alors Secrétaire général de la CGT de l’Assistance Publique et agent de l’hôpital Saint Antoine.
Toutes et tous engagés répondant à l’appel de la grève insurrectionnelle lancé par le Comité Parisien de libération dirigé par André TOLLET et le Colonel ROL TANGUY chef de l’état-major des forces françaises de l’intérieur de la Région Parisienne.
Pendant plus de quatre ans, Paris alors envahi, martyrisé, livré par la bourgeoisie et le patronat au fascisme, préférant proclamer « plutôt Hitler que le Front populaire ».
L’USAP-CGT et les personnels de l’APHP rendent hommage tous les ans à Corentin CELTON, secrétaire de la CGT de l’Assistance Publique, qui fut livré à la Gestapo par Serge GAS, directeur général de l’AP et fusillé le 29 décembre 1943 au Mont Valérien
Corentin CELTON écrivait dans sa dernière lettre « je tiens à vous dire au moment où je vais mourir que j’ai lutté pour un monde meilleur, ce qui reste ma fierté au moment où je vais payer de ma vie mon attachement à mon idéal politique. Il ne me coûte pas de mourir puisque j’ai la certitude que la France vivra ».
La liberté, la paix, l’indépendance nationale ont animé le combat des travailleurs parisiens et de l’APHP. Des milliers de morts dans les camps de concentration et d’extermination, des centaines de morts sur les barricades. 38 fusillés parmi le personnel de l’APHP.
C’est au lendemain de la libération de Paris dans une France meurtrie, que les forces de la Résistance ont voulu oeuvrer pour rétablir la paix, le progrès social et le vivre ensemble.
C’est dans le sens qui a été donné pour créer les conditions du Conseil National de la Résistance (CNR de 1944).
Nous sommes réunis ici pour continuer à faire vivre nos conquis sociaux contenu dans le programme du CNR dont nous sommes les ambassadeurs et héritiers :
- Instauration d’une véritable démocratie économique et sociale ;
- Le droit de vote des femmes acquis le 24 mars 1944 ;
- La création des comités d’entreprise le 22 février 1945 ;
- Les ordonnances de la Sécurité Sociale les 4 et 19 octobre 1945 par Ambroise Croizat ;
- La nationalisation des industries gazières et électriques le 8 avril 1946 par Marcel Paul ;
- Le statut des fonctionnaires le 5 octobre 1946 par Maurice Thorez
Que pensez aujourd’hui ? Quel combat pour la vérité ?
Oui, nous l’avons échappé belle et de justesse dans les derniers moments politiques que nous venons de vivre !
A quoi auraient ressemblé les commémorations de la libération de Paris et du reste du pays sous un gouvernement dirigé par le RN ? A une trahison des idéaux et une souillure des héros de 1944, sans aucun doute.
A une captation d’héritage, surement dans l’air du temps de la grande inversion des valeurs et des repères, qui traite les héritiers de la résistance comme collabos et celles des descendants de Vichy comme authentiques républicains, visant à gommer l’antisémitisme congénital du RN pour en reporter la tache sur les formations du Front Populaire.
Nous ne sommes pas dupes et ne tomberons pas dans les mains de celles et ceux qui divisent le pays, de celles et ceux qui portent la haine, le racisme, l’antisémitisme et toutes sortes de discriminations politiques et syndicales.
Ensemble stoppons toutes les formes de violence !
La justice condamne le racisme, l’antisémitisme, la négrophobie, la grossophobie, l’islamophobie, l’homophobie, le sexisme, la xénophobie et la discrimination pour les opinions politiques et/ou syndicales.
Ne jamais oublier que le programme du CNR affirme « la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression, l’indépendance de la presse à l’égard de l’Etat et des puissances d’argent et la liberté de penser un Etat Providence ».
En hommage à nos collègues tombés dans les combats de la résistance et de la libération, je vous demande de bien vouloir observer une minute de silence.
PARIS, le mardi 20 août 2024