A l’Hôpital Hôtel-Dieu…

LA BATAILLE CONTINUE !

Le 27 Mars 2023, le Figaro publiait un article concernant l’avenir de l’hôpital Hôtel-Dieu, quel dommage qu’il n’ait pris le temps d’interroger que, majoritairement, des personnes et des politiques déjà convaincus et favorables à un projet complètement ubuesque. Il aurait été aussi préférable d’interviewer les patients, les hospitaliers, le comité de défense et les médecins qui proposent depuis longtemps un projet alternatif viable, pour confronter les idées pour un vrai débat d’opinion concernant l’avenir de leur hôpital !

Depuis des années, l’offre et les moyens de l’hôpital public fondent comme beurre au soleil et la crise COVID que nous avons subie n’a fait que mettre en exergue les problématiques de celui-ci. Aujourd’hui pour l’Hôtel-Dieu, il vaut mieux prévaloir ses mètres carrés pour une offre de soins adaptée aux besoins de la population que de promouvoir ces mètres carrés pour enrichir des ensembles privés lucratifs pour les loisirs et le tourisme de masse.

Alors oui, la CGT s’oppose à la cession des superficies de soins de l’hôpital Hôtel-Dieu et non, nous ne préférons pas avoir une maternité ou des blocs opératoires, nous souhaitons que ses superficies restent et soient utilisées pour prendre en charge médicalement la population.

La non-conformité de l’hôpital en matière de sécurité incendie n’était pas récente et était bien connue de la direction APHP et ce même avant l’annonce de vouloir fermer l’hôpital Hôtel-Dieu en 2010.

La CGT a dénoncé à plusieurs reprises lors des CHSCT le manque d’investissement pour la remise aux normes sécurité incendie se faisant rétorquer à chaque fois par les directions successives que « ce que nous dénoncions était dangereux et pourrait mettre en péril la viabilité de l’hôpital et la prise en charge des patients, que nous étions des irresponsables ». Ainsi, un étalage des besoins financiers pour cette remise aux normes aurait pu être prise et mise en œuvre depuis longtemps, mais l’APHP n’a jamais réellement eu la volonté de le remettre complètement aux normes incendie et avait certainement, déjà depuis longtemps, caché dans ses tiroirs ce projet de fermeture, cette mise aux normes ne devenant que son premier et meilleur argument.

Le Professeur Bateux, que fait-il ? Est-ce un fantôme errant dans les couloirs de l’Hôtel-Dieu ? L’homme de main missionné par l’ancien directeur général, Martin Hirsch, pour démanteler gentiment l’hôpital en faisant passer la pilule avec un pseudo projet médical qui n’en a que le mot et qui se targuant en CHSCT que, pour lui, cela n’avait pas une grande importance ce qu’il pouvait y avoir dans ces mètres carrés vides du moment que cela rapportait beaucoup d’argent. Pour un homme de médecine, quelle conception de l’utilité des superficies de soins pour les besoins de population !

Et que dire de monsieur le Maire de Paris Centre, Ariel Weil, qui, au lieu de se battre pour défendre l’hôpital historique de son arrondissement et ses milliers de mètres carrés de soins pour ses habitants, préfère vanter l’utilité de transformer celui-ci en commerces et restaurants alors que ses arrondissements comptent parmi les mieux lotis en matière d’offres commerciales de tous genres, une utilité purement axée sur le tourisme de masse. Quant à l’aspect social systématiquement mis en avant dans ses discours purement politiciens, il ne concerne que quelques centaines de mètres carrés sur les (environ) 30000 mètres carrés disponibles.

S’il devait y avoir un jour un musée entre les murs de l’hôpital, ce serait celui des collections de l’APHP qui dorment dans les sous-sols depuis des années, alors que les bâtiments de son ancien musée ont été vendus à Xavier Niel. Ce ne serait certainement pas un musée en relation avec la cathédrale Notre Dame dans des bâtiments publics laïques et qui doivent le rester. Et que l’on ne dise pas que cela n’a rien à voir puisque ce sont des œuvres à vocation religieuse nous n’avons pas à participer à l’enrichissement d’une religion dans des bâtiments publics hospitaliers !

De plus, quelle était l’utilité pour l’APHP de vendre son siège historique au cœur de Paris et d’en construire un autre dans l’hôpital Saint Antoine ? Quid des mètres carrés de l’Hôtel-Dieu qui aurait pu accueillir le siège APHP sans avoir recours à a construction d’un nouveau bâtiment. Tout ceci est volontairement organisé dans un seul but, caser le statut spécifique de l’APHP afin de laisser le plus grand CHU d’Europe aux mains des ARS régionales !

Quant aux jardins de l’hôpital Hôtel-Dieu, si bénéfiques au bon rétablissement des patients de psychiatrie et aux personnels, ils vont leur être substitués pour satisfaire les envies politiques pour le tourisme de masse. Les futurs patients de psychiatrie auront quand même le droit de bénéficier d’une ridicule terrasse en béton pour leur permettre de prendre l’air, quelle aubaine !

Nous pouvons aussi nous demander quel a été le rôle de Jean-Louis Missika, ancien adjoint à l’urbanisme d’Anne Hidalgo, qui a participé au jury désignant Novaxia sur l’attribution du chantier « parvis Notre-Dame » et qui a accepté juste après une mission du promoteur ; puisqu’une enquête pour prise illégale d’intérêts à son encontre a été ouverte par le parquet national financier.

Et où sont donc passés tous ses Élus, soutien de la première heure en 2013/2014 et qui, pour une majorité, ont disparu des radars une fois élus aux élections municipales ?

Des élus de tous partis politiques qui, aujourd’hui, continuent de prétendre à haute voix, dans tous les médias et auprès de la population, leur soi-disant indéfectible soutien au personnel et à la défense de l’hôpital public. Des élus siégeant pour certains au conseil de surveillance de l’APHP et qui valident des deux mains tous les projets de restructuration et de cession des hôpitaux parisiens.

Nous espérons que tous ces élus parisiens réfléchiront à deux fois et feront le bon choix lors des débats, qui auront bientôt lieu, sur la modification du PLU, dernier rempart contre le projet de transformation de la moitié des superficies de soins de l’hôpital en centre commercial, afin qu’ils restent en parfaite adéquation avec leur discours et les valeurs qu’ils prônent partout à longueur de temps.

D’autres alternatives sont possibles donc posons-nous la bonne question : quel serait le plus important, l’intérêt général en matière d’offres de soins et de prise en charge des patients ou de favoriser les promoteurs immobiliers et incubateurs de start-ups privées, les restaurants et les commerces pour le tourisme de masse ?

Paris, le 12 avril 2023

CGT Hôtel-Dieu
1, parvis Notre-Dame
75004 PARIS
usapcgt.htd@aphp.fr

La CGT-Hôtel-Dieu
Carole MATUSZCZAK, Secrétaire Générale
David FREMIOT, Secrétaire Adjoint

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