Monsieur le Ministre,
Nous nous sommes rassemblés devant le siège de l’AP-HP le 14 mai à l’appel des syndicats CGT-FO-UNSA-CFTC.
Nous venions remettre les 10 000 signatures rassemblées sur les 39 hôpitaux pour qu’il soit répondu positivement à la revendication que tous les personnels hospitaliers perçoivent une prime de « 2000 euros » pour le travail effectué à l’occasion des Jeux olympiques.
Tout le monde le sait et vous le savez aussi Monsieur le Ministre, les Jeux Olympique vont créer une situation de tension dans les hôpitaux. Tous les services hospitaliers seront en situation de manque de personnel durant cette période.
Depuis des mois nous alertons sur les difficultés qui vont surgir lors des jeux olympiques du fait qu’aucune embauche massive n’a été effectuée. Nous en prenons à témoin l’opinion publique.
Lors des dernières rencontres avec la Direction Générale de l’AP-HP, nous avons pu constater que le Directeur Général minimise la situation qui se profile pour la période estivale. De plus, il reste campé sur sa position sur une prime discriminante en fonction des catégories (A, B, C). Son attribution se caractérise par la plus grande opacité alors que nous savons que seulement 10 millions d’euros ont été alloués par l’ARS Ile de France dans le cadre de la prime JO.
Face aux perspectives de fortes dégradations pendant cette période, aussi bien dans les services que dans la gestion de la vie et des transports pour les agents, nous jugeons inadmissible ce refus de l’octroi d’une prime pour tous afin de reconnaitre les nouveaux efforts consentis par les agents de la fonction publique hospitalière.
Pourtant nous sommes tous concernés au regard des pressions multiples que subissent les agents depuis plusieurs mois sur les congés payés, sur les menaces de modifications de planning, les futures contraintes d’interdiction de liberté de circulation, de modification de désertes de ligne de transport, etc…
Nous l’avons expliqué dans notre déclaration intersyndicale.
Au moment où dans des services, il est demandé de faire remplir les feuilles « plan blanc » permettant de réquisitionner les agents. Ce dispositif s’il était déclenché aurait pour répercussion des obligations de servir pour l’ensemble des agents y compris la majorité des agents n’ayant pas été primé.
Au moment où on annonce dans certains services les astreintes 7 jours sur 7.
Au moment où dans certains services on commence à lisser les plannings de manière à ce qu’un maximum de collègues soit présent.
Que l’on nous dise que tous les agents ne seront pas touchés est inacceptable. La négation de la situation par notre administration peut s’interpréter comme une volonté délibérée de faire pression sur les droits des agents et d’instrumentaliser la prime comme élément de division des agents, des services et des secteurs entre eux.
D’ailleurs les contraintes pendant cette période vont se caractériser aussi par :
- Le télétravail obligatoire ou refusé dans certains hôpitaux.
- Les transports modifiés
- Les accès réglementés ou contrôlés pour se rendre au travail
- Concernant la garde d’enfant dans certains hôpitaux, les directeurs ont déjà dit « il n’y aura pas de tolérance pour les agents en retard se sera à chacun de prévoir son trajet »
- Etc.
Devant le blocage de la situation au sein de notre institution depuis le mois de Novembre 2023, nous vous demandons une audience dans les plus brefs délais afin d’envisager de régler la situation le plus rapidement possible au sein du plus grand CHU de France. Celui-ci va supporter, les plus fortes contraintes en Ile de France, de l’impact du déroulement de cet évènement planétaire.
En absence de solutions, la situation à l’APHP risque d’être explosive, nous viendrons vous porter cette exigence.
Cette lettre a été adoptée lors du rassemblement devant le siège de l’AP-HP le 14 Mai.