Les Aides soignants et les auxiliaires de puériculture forment la catégorie la plus nombreuse à l’AP-HP avec 19 000 agents. Chaque année à l’occasion de la Commission Administrative Paritaire, environ 1000 d’entre eux accèdent à la classe supérieure.
Le taux de promotion varie chaque année, il est fixé par l’État. En 2023 et 2024, il est de 14% (16% en 2022). Mi-août, la direction de l’AP-HP a communiqué aux élus de la CAP n°10 la liste des agents promouvables.
Très mauvaise surprise pour les AS et AP :
Le nombre de promouvables est divisé par 20, celui des nominations est divisé par 40 ! A ce compte, il faut 600 ans pour un nouvel embauché pour atteindre la classe supérieure… Une saignée !
Interpellation immédiate des élus CGT
La direction tarde à répondre puis rétorque que c’est un simple effet du passage en catégorie B :
Réponse de la Direction (30 août 2023)
La baisse importante du nombre de promouvables est la conséquence de deux éléments.
Le premier est un reclassement à des échelons du nouveau grade inférieur à celui nécessaire pour être promouvable au grade d’aide-soignant de classe supérieure.
Le second est relatif aux conditions fixées par le statut pour cet accès au grade supérieur.
En catégorie C, conditions requises : les aides-soignants C2 ayant au moins un an d’ancienneté dans le 4ème échelon et comptant au moins cinq ans de services effectifs dans ce grade ou dans un grade d’un autre corps ou cadre d’emplois de catégorie C doté de la même échelle de rémunération.
En catégorie B, conditions requises : les aides-soignants classe normale ayant au moins un an d’an-cienneté dans le 5ème échelon et comptant au moins cinq ans de services effectifs dans un corps ou emploi de catégorie B à caractère paramédical.
Si l’on suit cette logique, aucune nomination ne serait possible avant que les AS/AP n’aient 5 ans d’ancienneté en catégorie B… soit 2026 !
Carrière bloquées : exigeons le passage en classe supérieure pour tous dés 15 ans d'ancienneté !
Sauf que… La Direction fait une mauvaise lecture des textes réglementaires, elle ignore les nouveaux décrets :
- Les services accomplis comme AS ou AP sont assimilés à des services accomplis en catégorie B
- D’autre part l’ancienneté requise a été portée du 5ème au 4ème échelon depuis 2022
Nouvelle intervention des élus CGT
Réponse de la direction : « ah… c’est la faute du logiciel SIRH ». Ben voyons !
Après un mois d’attente, les nouvelles listes sont envoyées par la direction :
Le nombre de nomination a été multiplié par 10 grâce à la vigilance et à l’intervention des élus CGT !
CONCLUSIONS :
- L’intervention de la CGT a permis de passer de 28 à 255 nominations chez les AS et de 2 à 21 nominations pour les AP !
- Le respect des textes réglementaires n’est plus garanti par la Direction de l’AP-HP lorsque cela ne va pas dans son sens
- L’existence de représentants du personnel dans les CAP est indispensable pour assurer l’égalité de traitement des agents et la transparence dans le déroulement des carrières
- L’instauration des « Lignes Directrices de Gestion » pour les carrières à la place des CAP permet aux directeurs d’agir dans l’opacité au détriment des agents
- Le passage en catégorie B, dans la continuité du PPCR, freine le déroulement de carrière des agents
NOS REVENDICATIONS :
► Le rétablissement des prérogatives des CAP dans le déroulement de carrière des agents
► La suppression des quotas – une carrière linéaire sur une grille unique – déroulement de carrière à l’ancienneté uniquement
► Le passage automatique en classe supérieure pour tous les agents à la 15ème année de service
► L’intégration de toutes les primes dans le traitement de base, un véritable 13ème mois statutaire et l’indexation du point d’indice sur l’inflation