Communiqué de presse Hôpital Émile Roux

L'hôpital à bout de souffle, les personnels en grève, depuis le 03 décembre 2024

Les personnels de l’hôpital Emile Roux sont en grève depuis le 3 décembre. Notre établissement est victime d’une stratégie de groupe qui misait sur les heures supplémentaires et l’intérim pour permettre une réouverture de lits et une augmentation d’activité et qui se voit remise en cause par un TPER insuffisant et obsolète et un contexte politique et économique qui oblige l’institution et ses établissements à revoir leur gestion des ressources humaines. Moins d’heures supplémentaires, moins d’intérim, TPER insuffisant, plus de lits et augmentation d’activité sont les ingrédients de ce que l’on a déjà trop connu : Mauvaises conditions de travail, absentéisme, personnels en souffrance, prise en charge des patients et qualité des soins dégradées…

Depuis l’été 2024 les organisations syndicales ont tiré la sonnette d’alarme et s’inquiètent de voir que les effectifs de sécurité ne sont souvent plus atteints ou sont devenus effectifs de fonctionnement normaux. Les organisations syndicales ont alerté, questionné en instance, un nombre important de << droit d’alerte », des droits de retrait, le constat d’une colère qui grandit et voient des professionnels quitter notre établissement et aucune réaction ni des directions locales, ni des directions fonctionnelles du groupe et encore moins du comité médical d’établissement. La cacophonie règne dans l’hôpital entre l’encadrement et leurs tutelles, révélatrice d’une main mise de la direction des finances et de la direction des ressources humaines sur toutes les autres directions et dont on voit bien que seul l’objectif financier prime.

La période que traverse notre établissement est à l’image de ce que subit depuis trop longtemps l’hôpital public. Manque de moyens, une gouvernance inadaptée et un système de financement qui ne permet plus de répondre aux missions de service public. Ajoutez à cela la double peine d’un établissement de gériatrie qui se voit confronté à toutes les difficultés liées à la prise en charge de la personne âgée. Secteur peu attractif, concurrence avec le médico-social, absence de volonté politique, recherche du profit sur le dos de nos ainés…

L’hôpital Emile Roux est à bout de souffle, les personnels sont en souffrance, les patients en danger. Comment répondre à l’aval des urgences ? il y a là manifestement un lien avec la situation de l’hôpital de Villeneuve saint Georges et la situation des urgences de Mondor. Fermetures de lits, de structures hospitalières, manque d’attractivité, incapacité à la fidélisation, gouvernance de l’hôpital, par les deux autorités que sont l’administration et les médecins soumises au dogme financier ; problème des salaires et du sujet de la réingénierie des métiers de la santé mal traité, insuffisance de personnels formés… voilà tout le symbole d’un système hospitalier français qui s’effondre.

Après << le COVID » on nous avait promis le changement, on nous avait dit : « plus jamais ça », on nous qualifiait << d’essentiels »>, de « première ligne » …en guise de reconnaissance on nous sacrifie sur l’autel de l’austérité, on nous stigmatise, nous pointe du doigt comme des << privilégiés de fonctionnaires que nous serions », on nous supprime des jours, on nous épuise. Chaque année, à la même période, nous traversons des épidémies et nous faisons les mêmes constats : saturations des urgences, manque de lits d’aval, pénurie de personnel, agression des personnels hospitaliers… et comme à chaque fois, les mêmes responsables politiques qui nous promettent des changements votent des PLFSS qui aggravent la situation de l’hôpital public. Nous faisons le constat, nous hospitaliers, qu’aucun d’entre eux n’est à la hauteur des enjeux de santé publique. Nous appelons l’ensemble des hôpitaux de la fonction publique hospitalière à la mobilisation comme le font avec courage et détermination les personnels de l’hôpital Emile Roux.

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