Déclaration CGT devant la FSC et le CSEC à la direction générale de l’APHP

Soutenons Aurélie !

À Monsieur Nicolas Revel, Directeur général,

La direction du groupe hospitalier Sorbonne Université a décidé de déclarer la guerre à l’ensemble du personnel hospitalier.

Nous, l’ensemble des élus CGT de l’APHP, demandons l’arrêt immédiat des procédures disciplinaires engagées envers Aurélie JOCHAUD, présente ici même à cette instance.

En effet, la direction du Groupe hospitalier Sorbonne Université a décidé de convoquer Aurélie JOCHAUD à un entretien disciplinaire, avec en vue les plus graves décisions possibles. Celle-ci est infirmière en hématologie du DMU ORPHE, militante CGT, secrétaire du syndicat MICT-CGT de Saint-Antoine et élue au CSEC et en FSC.

La raison dite « professionnelle » de cette convocation disciplinaire n’est qu‘une provocation de plus envers l’ensemble des personnels de l’AP-HP et plus particulièrement envers celui de l’hôpital Saint-Antoine.

Le vendredi 2 décembre 2022, au sein du service d’hématologie de l’hôpital Saint-Antoine, il y a eu un incident où la hiérarchie non médicale elle-même a mis en danger la santé, le bien-être, et le respect humain dû aux patients.

La hiérarchie non médicale a fait le choix de changer d’un coup, sans aucune préparation, ni en réunissant les effectifs nécessaires, plusieurs patients de chambres car elle avait reçu le mail d’un médecin lui annonçant qu’une famille indiquait que leur proche était en danger dans sa chambre, car celle-ci est équipée d’une marche pour accéder à la salle de bain et cela comme dans 16 des 18 chambres de cette aile du service d’hématologie.

Cette situation durait depuis de nombreux jours, par suite des décisions unilatérales de cette même hiérarchie, qui était bien au courant des conséquences désastreuses de leur décision initiale, sans se préoccuper jusque-là outre mesure des conséquences de leur choix, totalement irresponsable.

Mais, l’ensemble de ces changements de chambres ont été annoncé sans tenir compte de l’état physique et psychologique de ce patient et des autres, sans tenir compte non plus du fait que cela entrainerait un risque de surveillance moins soutenue. En clair, ces décisions ont été prises par la hiérarchie non médicale sans aucune recommandation médicale envers l’ensemble des malades présents dans le service.

Aurélie JOCHAUD et l’ensemble des collègues infirmières et aides-soignantes présentes, n’ayant aucun pouvoir d’autorité, n’ont pu que faire des remarques concernant les conditions humaines et matérielles nécessaires pour prendre en charge dans des conditions de sécurité et correctes l’ensemble des patients du service d’hématologie.

Au bout du compte, on reproche à Aurélie JOCHAUD d’avoir parlé, rempli sa mission d’infirmière responsable et d’avoir indiqué ce que la hiérarchie a fini elle-même par se décider à faire, l’appel à du personnel en renfort venu d’ailleurs. On lui reproche les propres turpitudes de la hiérarchie non médicale.

Et ce qui est proprement scandaleux et inacceptable c’est que depuis cette date, et jusqu’à ce jour, à aucun moment, ni Aurélie JOCHAUD ni les autres agents du service qui ont vécu l’irresponsabilité du comportement des responsables non-médicaux n’ont pu être entendus et rapporter la vérité sur ce qui s’est passé ce jour-là. Il s’agit donc bien d’une affaire montée en catimini contre le personnel, à travers notre camarade.

Comme on le dit de façon triviale : « on voulait la peau d’Aurélie » et faire un exemple en vue de démolir les droits de défense collective du personnel, en vue de tenter de contraindre les agents à supporter l’insupportable.

Tout cela en se moquant des besoins de santé et de prévenance dus aux patients. En clair, à faire accepter, sans droit de protester, ce qui est vécu par tout le personnel, chaque jour et tout au long de l’année.

Cette attaque contre Aurélie JOCHAUD est une véritable provocation de la part du groupe hospitalier Sorbonne Université. C’est bien le GH qui convoque notre camarade par l’intermédiaire de l’adjointe à la DRH du groupe hospitalier et par la directrice des soins du groupe hospitalier. Ce n’est ni un entretien professionnel, ni même une convocation au niveau de la cheffe du personnel de l’hôpital de Saint-Antoine et cela, sans avoir entendu au préalable ni elle, ni les agents du service, que ce soit au sein du service ou au sein de la direction de site.

Aurélie JOCHAUD n’est pas attaquée sur un terrain professionnel car elle n’a rien à se reprocher, mais en tant que représentante syndicale reconnue et appréciée de tous au sein de l’hôpital Saint-Antoine. Tout cela est une affaire construite sur la base de contre-vérités établies.

En agissant de la sorte, la direction du GH, ne laisse pas d’autres possibilités qu’une réaction d’indignation et de réaction la plus forte possible, déjà de l’ensemble de l’hôpital, du groupe hospitalier, mais aussi bien au-delà également. L’ensemble des hospitaliers savent qu’en s’attaquant de la sorte à une militante de la CGT, la direction s’attaque à eux tous.

Vous, direction de l’APHP, dites que vous voulez « résoudre le sous-effectif infirmier » dans l’ensemble des services de soins de l’AP-HP. Vous notez dans le document de présentation de l‘instance du CSEC que : « La tendance IDE s’est améliorée en 2022 avec la campagne de recrutement de l’été : l’écart à 2021 s’est ainsi réduit de -1062 à -872 ETP entre juin et décembre, malgré la poursuite des flux de départ qui s’est poursuivie en fin d’année ».

Il manque donc encore 872 Équivalents-temps plein, et les directions de sites s’acharnent à vouloir sanctionner tous ceux qui réclament de vouloir travailler selon des normes médicales reconnues.

La direction du Groupe Hospitalier a peut-être décidé d’agir seule sans en référer à la direction générale. Alors, il vous appartient de mettre fin sans délai à cette procédure disciplinaire.

Nous le disons et le répéterons sans relâche, nous exigeons avec force, en extrême urgence, la fin de cette procédure disciplinaire inacceptable envers Aurélie JOCHAUD.

La CGT de l’AP-HP dans son ensemble n’acceptera jamais qu’un militant, de n’importe quel syndicat, soit poursuivi pour avoir dénoncé le sous-effectif criminel dont les agents et les malades payent les conséquences. Et nous agirons de la sorte pour tous les agents de l’AP-HP qui seraient mis à mal par leur direction et leur encadrement.

A vous de nous démontrer maintenant s’il s’agit, oui ou non, d’une déclaration de guerre contre le personnel et ses représentants syndicaux.

De cette réponse, soyez certain que nous saurons en tirer toutes les conséquences.

PARIS, le 8 février 2023

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