Quel impact sur les fonctionnaires ?
Grâce à la non censure d’une majorité de députés, le 3 février 2025, le gouvernement Bayrou a eu recours au 49.3 pour faire adopter sans vote le Projet de Loi de Finances 2025. Celui-ci prévoit des mesures d’économies significatives fragilisant encore un peu plus la Fonction Publique, en particulier dans des secteurs déjà sous tension tels que l’Education et la Santé.
Bien que les trois jours de carence en cas d’arrêt maladie aient été écartés, sont actés la baisse de l’indemnisation des arrêts maladie à 90%, le gel du point d’indice et la non-reconduction de la prime GIPA.
L’indemnisation des arrêts maladie passe de 100 % à 90 %
Durant leur arrêt maladie, les agents ne percevront plus 100 % de leur rémunération, mais 90 %, sauf en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle.
Le gouvernement justifie cette réforme par sa volonté de réduire l’absentéisme, via une dissuasion financière. Cette logique économique fait abstraction des réalités de terrain, et affectera la qualité du service public.
Effectivement, comment peut-on envisager sereinement l’éventualité qu’un collègue malade vienne s’occuper de patients, déjà eux-mêmes fragilisés, pour ne pas perdre de salaire ?
Gel du point d’indice
Le point d’indice a bénéficié d’une hausse de 3,5% en 2022 suivie d’une revalorisation plus limitée en 2023 (+1,5 %), avant d’être gelé dès 2024. Suppression de la GIPA Non-reconduction de la Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat (GIPA), déjà supprimée l’année dernière (2024).
Ce dispositif, instauré en 2008, bénéficiait aux agents dont le salaire de base avait progressé moins vite que l’inflation, sur une période de référence de quatre ans.
En 2023, 188.000 agents en avaient bénéficié.
Ces mesures particulièrement injustes vont impacter les plus faibles d’entre nous : les collègues malades, aux salaires les plus bas, aux carrières les plus stagnantes.
La CGT revendique au contraire un investissement massif dans nos Service Publics
Notre fonction publique souffre aujourd’hui d’un profond déficit d’attractivité avec de plus en plus de postes non pourvus et des agents qui, malgré leur attachement à leurs missions, quittent la fonction publique pour aller exercer dans le privé. Il y a urgence à inverser la tendance en commençant par revaloriser les salaires des fonctionnaires qui ont baissé de plus de 18% depuis 2010 et par rétablir la Garantie Individuelle de Pouvoir d’Achat (coût : moins de 190 millions d’euros).
Et pourtant de l’argent il y en a, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale par l’embauche d’agents des finances publiques permettrait de récupérer près de 90 milliards chaque année. Il s’agit ici d’un choix purement idéologique, sans penser aux conséquences pour les personnels et les usagers. Ce n’est pas dans le conclave que nous allons gagner sur nos revendications.