Quand le gouvernement fait semblant de s’occuper de notre santé !

Pour répondre à la fuite des personnels, le gouvernement décide d’interroger sous forme de questionnaire, les professionnels sur leur santé !

En décembre doit être annoncée par le gouvernement la feuille de route suite aux recommandations contenues dans la restitution de l’enquête sur la santé des salarié·e·s. Si nos directions, nos employeurs (public/privé), les ordres professionnels ont été partie prenante de cette aventure…, les organisations syndicales représentatives des personnels n’ont jamais eu droit au chapitre !

Environ 50 000 personnes y compris des libéraux y ont participé. Suite aux réponses, un “Rapport sur la santé des professionnels de santé et d’action sociale” a été établi, les résultats sont semblables à ce que nous dénonçons depuis de nombreuses années, à savoir :

  • 84 % des sondés déclarent travailler plus de 35 heures par semaine. Le temps moyen hebdomadaire de travail des répondants s’élève à 40,39 heures, ce qui vient contraster avec la durée moyenne hebdomadaire de travail en France de 39 h 10
  • 49 % des participants à l’étude (hors libéraux) rapportent travailler selon des horaires non-conventionnels (exemple des 12h), soit 4 points de plus que la moyenne nationale française,
  • 77 % des répondants estiment qu’ils ne dorment pas suffisamment, un chiffre qui s’élève à 81 % pour ceux ayant des horaires atypiques.
  • 60 % des professionnels déclarent souffrir de douleurs chroniques régulières. Ces douleurs chroniques sont particulièrement présentes chez les femmes (62 %) et s’accroissent avec l’avancée de la carrière professionnelle (41 % des 18-25 ans en déclarent, contre 64 % des 36-50 ans et 72 % des 51-65 ans),
  • 42 % des contributeurs indiquent ne pas pouvoir avoir recours à la médecine du travail,
  • 55 % des répondants déclarent avoir connu un ou plusieurs épisodes d’épuisement professionnel, et ce, quel que soit le mode d’exercice. Plus de six participants sur dix exerçant comme infirmier (61 %), aide-soignant (61 %) ou médecin (62 %) rapportent de tels épisodes d’épuisement.

Une fois le constat élaboré, les attentes des professionnels portent sur 3 grandes thématiques : l’organisation du travail, le temps personnel et la revalorisation de leur profession. Dans ce rapport, pas un mot sur les 3 thèmes pourtant plébiscités par les travailleuses et les travailleurs. Le vocabulaire militaire et/ou novlangue utilisé pour parler des salarié.es n’est pas anodin. Il s’en dégage 6 axes qui n’apportent aucune réponse concrète de terrain à la souffrance des personnels. La lutte syndicale a de beaux jours devant elle !

Pour la CGT, si nous voulons enrayer la fuite des personnels et prendre soin des professionnels de santé et d’action sociale, il est grand temps d’écouter tous les acteurs de terrain de l’ensemble des secteurs.

Ils et elles sont les experts de leur travail !

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