Trois mois de grève à l’Hôpital Émile Roux

L’hôpital Emile Roux, Limeil-Brévannes, le plus grand hôpital gériatrique en Ile de France, est en grève depuis le 3 décembre 2024.

Depuis l’été 2024, la CGT tire la sonnette d’alarme et s’inquiètent de voir que les effectifs de sécurité ne sont plus atteints ou sont devenus effectifs de fonctionnements normaux.

Dès la rentrée de septembre 2024, la CGT a multiplié les assemblées générales. Des cahiers revendicatifs ont alors été mis en place pour recenser l’ensemble des problématiques rencontrées, service par service. Une plateforme revendicative commune est constituée. La direction locale faisant la sourde oreille, fin novembre, CGT et SUD déposaient des préavis de grève. La grève a débuté le 3 décembre 2024.

Sur la période de décembre 2024 à janvier 2025, 92 déclarations d’événements indésirables ont été remontées à la direction de l’AP-HP, « toutes en rapport avec la dégradation de la prise en charge des patients et des conditions de travail », 15 postes d’infirmiers et 20 d’aides-soignants restent vacants.

La direction du groupe hospitalier Henri Mondor en ne répondant pas aux légitimes revendications d’embauches dans tous les secteurs (administratifs, techniques, logistiques, soins…) joue le pourrissement et espère ainsi étouffer le mouvement de grève. Elle pourra alors sortir la tête haute de ce conflit face au Directeur Général de l’AP-HP.

La stratégie du pourrissement

Le résultat de cette stratégie s’avère aujourd’hui désastreux. Les équipes en colère voient une partie des professionnels quitter l’établissement sans aucune réaction ni des directions locales, ni des directions fonctionnelles du groupe et encore moins du comité médical d’établissement.

L’arrivée régulière de nouveaux infirmiers à l’Hôpital Emile Roux n’est dû aujourd’hui qu’a un système de « postes fléchés » obligeant les nouveaux diplômés via la promo􀆟on professionnelle interne à l’AP-HP d’intégrer l’hôpital Emile Roux.

La cacophonie règne dans l’hôpital entre l’encadrement et leurs tutelles, révélatrice d’une main mise de la direction des finances et de la direction des ressources humaines sur toutes les directions et dont on voit bien que seul l’objectif financier prime.

Cette direction se satisfait d’une maltraitance intentionnelle qu’elle a elle-même mise en place.

Ainsi, le sous-effectif entraine des situations telles qu’il est désormais fréquent de voir de jour : 5 aides-soignants pour 60 patients, 1 infirmier pour 36 patients, des douches ne sont pas données, des repas sont servis froids et des patients sont réveillés à l’aube pour des soins…

De nuit, dans certaines unités, il n’y a qu’1 infirmier et 1 aide-soignant pour 36 patients avec des soins techniques de plus en plus nombreux, sachant que la nuit les infirmiers font également les nursings.

Les personnels de l’Hôpital Émile Roux, après trois mois de grève, après quatre réunions de négociations sans aucune propositions concrètes et acceptables, sont toujours en mouvement.

L’USAP CGT AP-HP a adressé un courrier au Directeur Général de l’AP-HP lui demandant un rendez-vous spécifique sur la gériatrie. Nous restons dans l’attente de sa réponse.

L’USAP CGT AP-HP apporte tout son soutien aux collègues d’Émile Roux tant leur combat est juste, ceux-ci se battant autant pour leurs conditions de travail que pour leurs patients.

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