inquiétudes face aux difficultés de prises en charge des patients
Vendredi 13 décembre 2024, a eu lieu une réunion impromptue au sein du service des urgences de l’hôpital Henri Mondor, à Créteil. Cette réunion faisait suite à la pose par les organisations syndicales du site le jour même de 3 « Dangers Graves et Imminents » * concernant le manque de personnel la nuit précédente.
Ce manque de personnel a entraîné un dépassement du temps de travail légal. Effectivement, le temps que des personnels de nuit remplaçant arrivent, des collègues ont enchainés plus de 12, 13 voire 14 heures de présence. A cela s’ajoute les temps du trajet aller/ retour domicile, certains agents habitent loin.
Comme si cela ne suffisait pas, certains d’entre eux étaient présents à leur poste dès le lendemain 7 heures. Ils n’ont donc pas pu bénéficier du temps de pause réglementaire entre deux prises de poste.
Lors de cette réunion, les personnels des urgences ont largement pu s’exprimer devant leur chef de service, les cadres des urgences, les représentants syndicaux et la direction locale.
Les collègues ont dit avec insistance leurs inquiétudes face aux difficultés de prises en charge des patients dont ils ont la charge. Effectivement, si le nombre de patients, après avoir été en constante progression pendant des années, semble se stabiliser depuis peu, ceux-ci arrivent avec des pathologies bien plus « lourdes », nécessitant une attention accrue et un temps de prise en charge plus long.
De plus, pour les patients nécessitant une hospitalisation en psychiatrie ou gériatrie, le passage aux urgences va de quelques heures à plusieurs jours, du fait du manque de lits d’aval dans ces secteurs. Ces patients, dont le cas n’est plus urgent, occupent du personnel déjà surchargé de travail.
Le chef de service, le Pr Mehdi Khellaf présent, lors de cette rencontre, a confirmé ces faits et indiqué une augmentation du taux d’hospitalisation des patients de 14%.
Les collègues des urgences font le constat de n’être plus assez nombreux pour pouvoir faire face correctement à la charge de travail qui est la leur, beaucoup ont dit leur fatigue excessive, la crainte d’une erreur, le travail non satisfaisant, le stress…
Autre inquiétude et pas des moindre, l’approche des fêtes de fin d’année
Cette période voit le flux de patients augmenter de manière conséquente. La direction locale a assuré avoir anticipé cette période en engageant ponctuellement un certain nombre de renfort : étudiants infirmiers, heures supplémentaires, mission intérim…
Si l’effort est là, il n’est pas suffisant.
Le service des urgences fonctionne depuis plus de trois ans grâce aux renforts quotidiens de personnels en heures supplémentaires venant compléter l’équipe en place, l’équipe de suppléance n’arrivant plus, depuis longtemps maintenant, à combler le manque de personnel et à faire face aux pics d’activités.
Pourtant avec la mise en place du travail en 12 heures aux urgences en avril 2021, la direction nous avait promis un « choc d’attractivité » ainsi qu’une fidélisation des personnels.
Rien de tout cela n’a eu lieu !...
En 2019, à deux reprises, l’équipe des urgences avait dû faire grève afin d’obtenir des embauches de personnels supplémentaires.
Faudra-t-il de nouveau engager un bras de fer avec notre direction pour obtenir un réajustement de l’équipe pour que les patients soient de nouveau pris en charge de façon optimale ?
Le Service d’Accueil des Urgences de l’hôpital Henri Mondor a de nouveau besoin d’embauches à la hauteur de besoins qui ont augmentés, il est temps !
La CGT présente en 2019, lors des mouvements de grève des urgences, n’a jamais cessé d’accompagner les équipes en poste et saura les soutenir dans la lutte.
*Danger Grave et Imminent :
Par « Danger Grave et Imminent » -DGI-, on entend des conditions ou événements susceptibles de provoquer une atteinte sérieuse à l’intégrité physique ou psychique d’un ou plusieurs travailleurs dans un délai rapide.
Malgré le délit d’entrave gravissime réalisé par la direction de l’hôpital Mondor le jeudi 12 décembre, refusant à une organisation syndicale le dépôt d’un DGI, personne ne peut s’opposer au dépôt d’un Danger Grave et Imminent, pas même une DRH.